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Sécurité alimentaire au Nord : quand l’adoption des bonnes pratiques agricoles épargnent les producteurs de la faim !

« Adieu aux pénuries alimentaires dans ma famille », s’est exclamé SAWADOGO Boukary, producteur du village de Pèlla situé dans la province du Zondoma, région du Nord, marquant sa satisfaction pour la campagne agricole 2022-2023. Il a exploité avec succès un sol totalement nu et dégradé qu’il a dû abandonner entre temps à la recherche d’autres terres plus fertiles. Selon ses propos, il a vécu l’une de ses plus belles expériences agricoles en cette saison humide et n’entend plus renouer avec les anciennes pratiques agricoles qui l’ont plongées pendant des décennies dans une précarité alimentaire chronique. A en croire d’autres producteurs du Zondoma et du Yatenga rencontrés en octobre 2022, la bonne pluviométrie et l’adoption des paquets technologiques agricoles justifient largement les bonnes récoltes obtenues en cette campagne humide.

 

« Nous, on disposait de terres dégradées que personne ne voulait exploiter. Il a fallu l’accompagnement de Help pour que nous puissions les récupérer », relate SAWADOGO Boukary, producteurs à Pèlla. L’appui a consisté « au renforcement de nos capacités sur les techniques de récupération de terres dégradées, à la mobilisation de 6 voyages de moellons pour construire des cordons pierreux, à la dotation de 4 sacs de ciment pour stabiliser la fosse fumière en vue de la production et de l’utilisation de la fumure organique en plus de 30 000 FCFA pour soutenir mon ménage pendant les travaux champêtres  », explique SAWADAGO Adama, un autre producteur à Pèlla. « Nous avons débuté les travaux champêtres par la disposition des cordons pierreux. Après cela, nous avons fait du zaï, préparer les fosses fumière, produit de la fumure organique et les épandre dans les poquets du zaï avant de semer en ligne », nous dévoile-t-il avec fierté son secret de réussite.

 

De son champ de sorgho d’une superficie emblavée d’un demi (1/2) ha, il attend au moins 8 sacs de 100 kg. Pourtant, « dans les années antérieures, on cultivait de grandes superficies mais comme on ne maitrisait pas les bonnes techniques culturales et ne disposait pas de semences améliorées, on ne récoltait que des miettes », révèle SAWADAGO Adama.

 

Abondant dans le même sens, SAWADOGO Salif, producteur dans la commune de Bassi, se confie en ces termes : «  cela fait 3 ans maintenant que nous expérimentons les bonnes pratiques agricoles et ça réussi bien. Nous souffrons moins dans les travaux champêtres et nous gagnons plus. On a réduit la superficie exploitée et on gagne mieux. »

 

Ces producteurs sont devenus des ambassadeurs des bonnes pratiques agricoles dans leurs localités.

 

« Quand on a commencé à mettre en pratique ces nouvelles technologies agricoles, la bonne physionomie de nos champs attirait déjà des producteurs voisins qui venaient nous solliciter des séances de partage d’expériences. Beaucoup sont maintenant convaincus de l’efficacité de ces paquets technologiques et se disent prêts à abandonner leurs anciennes pratiques culturales contreproductives pour adopter les itinéraires techniques recommandées dans les années à venir », témoigne l’homonyme parfait de SAWADOGO Adama, par ailleurs producteur à Bilinga, dans le Nord.

 

Pour la pérennisation des bonnes pratiques agricoles, il se veut confiant. « Même à mon absence, ma famille pourra poursuivre avec cette technologie agricole car nous avons tout fait ensemble. Je conseille à mes pairs de suivre les itinéraires techniques vulgarisés s’ils veulent s’en sortir dans l’agriculture », poursuit l’homme de Bilinga qui finit par conclure, que tout sol, quel que soit son état de dégradation peut être récupéré grâce à l’adoption des bonnes pratiques agricoles.

 

Ces actions de vulgarisation agricole ont été menées grâce au Projet Soonré implémenté avec l’appui financier du Ministère fédéral de la Coopération économique et du développement (BMZ). Elles visent à contribuer à l’amélioration des moyens de subsistance et de la résilience des personnes déplacées et de la population d’accueil dans les régions du Centre-Nord et du Nord.

 

La Fédération nationale des groupements Naam (FNGN) et l’ONG Action pour la promotion des initiatives locales (APIL) sont les partenaires opérationnels dudit projet.