La forte pression sur les ressources naturelles a longtemps favorisé le rétrécissement des zones réservées aux pâturages, obligeant ainsi les éleveurs à une forte mobilité transfrontalière pour préserver leur moyen d’existence. Ces mouvements pastoraux engendrent de récurrents confits autour de l’exploitation des ressources naturelles qui détériorent le vivre ensemble entre agriculteurs, éleveurs et exploitants de produits forestiers dans la zone frontalière du Burkina Faso et du Ghana. Dans le souci de promouvoir une gestion consensuelle de ces ressources, Help, en consortium avec trois organisations nationales que sont le RECOPA, NUNUNA au Burkina Faso et CLIP au Ghana, vient de lancer officiellement son nouveau projet dénommé “Dinadanë“ le jeudi 04 mai 2023 à Léo dans la Sissili, région du Centre-Ouest.
Que d’espèces d’arbres disparaissent quotidiennement dans les forêts boisées du fait de l’action de l’Homme et des effets des changements climatiques. Que de terres fertiles font place aux sols arides, impropres à l’agriculture. Que d’éleveurs obligés de traverser des frontières à la recherche de verts pâturages. Que de tensions, de conflits naissent de cette mobilité transfrontalière des éleveurs. Le tableau de la déforestation continue de s’assombrir.
Dans l’optique de promouvoir la coopération transfrontalière, la stabilisation et la prévention des conflits violents, Help a procédé au lancement du Projet de gestion consensuelle des ressources naturelles partagées dans les zones frontalières des régions du Centre-Ouest et du Centre-Sud du Burkina Faso le 04 mai 2023 à Léo, dans la région du Centre-Ouest.
Dénommé ‘’Dinadanë’’ qui signifie ‘’entendons-nous‘’ en langue Kasséna, ce nouveau-né traduit l’ambition de Help et de ses partenaires d’œuvrer au renforcement du vivre ensemble entre les communautés en vue de la gestion pacifique des flux de cheptel vers le Ghana.
Le projet, dans ses grandes lignes, met l’accent sur l’amélioration de l’accès aux infrastructures économiques et sociales adaptées au changement climatique ainsi que leur gestion durable dans ses zones d’intervention.
En 32 mois d’exécution, notamment du 1er février 2023 au 30 septembre 2025, il prévoit la restauration de 3 aires pastorales servant de zones de pâturage à travers la récupération de 110 ha de terres dégradées, le balisage de 10 Km de couloirs d’accès, la réalisation de 2 parcs à vaccination, de 2 incinérateurs de déchets médicaux et d’un poste vétérinaire de 150m2 pour faciliteren faveur des éleveurs.
Dans sa stratégie d’intervention, le Projet Dinadanë entend également ériger un marché à bétail de 3 ha, construire 3 forages pastoraux, 3 magasins de stockage de 100 tonnes et procéder à l’aménagement de 30 ha de bas-fonds rizicoles et de 5 ha de périmètres maraîchers. Pour la restauration du couvert végétal, le projet Dinadanë envisage également réhabiliter et entretenir 3 573 ha de forêts dégradées, 08 parcs à karité et restaurer 300 ha de forêts, etc.
A terme, au moins 44 018 personnes bénéficieront directement des retombées de ses actions au Burkina Faso et au Ghana.
Le projet Dinadanë est financé par la KfW et la coopération suisse par l’intermédiaire de la Fondation PATRIP à hauteur de 1 311 914 013 francs CFA. Sa zone d’intervention couvre les régions du Centre-Ouest et du Centre-Sud du Burkina Faso et celles de Upper East et Upper West du Ghana.
Voir aussi: lefaso.net/spip.php?article121294
