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Le maraîchage pour transformer des vies : hommage à Patenema Ouédraogo, femme battante de Sirgui !

Patenema Ouédraogo est une brave dame qui a choisi de se battre pour vivre dignement, à la sueur de son front. Elle fait du maraîchage son gagne-pain à Sirgui, dans la commune de Boussouma, région du Centre-Nord. Elle cultive plusieurs spéculations dans sa parcelle et principalement des oignons. Mordue par le virus du travail, elle ne recule devant aucune corvée. « Si l’eau est disponible, je suis disposée à travailler durant toute l’année sans repos car je n’ai aucun germe de paresse en moi. Même en saison pluvieuse, je peux coupler les travaux champêtres aux travaux de ma parcelle », fait-elle savoir.

 

Femme battante, la quarantaine bien sonnée et mère de 5 enfants, Patenema Ouédraogo fait partie des 20 bénéficiaires hôtes et déplacés internes du site maraicher de Sirgui soutenus par Help.

 

« L’exploitation de ce site nous est très bénéfique », explique-t-elle en se justifiant. « Il nous arrivait de préparer quotidiennement les mêmes repas qui finissaient par dégoûter les enfants. Mais avec la production maraîchère, nous arrivons à diversifier les mets et à stimuler leur appétit », indique Patenema Ouédraogo avant de poursuivre. « Lorsque j’arrive dans ma parcelle, sans débourser la moindre somme, je cueille quelques-uns de mes choux, mes aubergines, mes poivrons, mes oignons et je concocte un repas pour ma famille qui en savoure », se réjouit-elle en précisant.

 

« Le maraîchage nous offre de nouvelles opportunités et nous aide sur plusieurs plans. Du point de vue sanitaire, il y a eu un réel impact. Depuis que nos enfants consomment ces produits maraichers, ils sont épargnés de certaines maladies liées à la malnutrition. Ceux qui tombaient régulièrement malades ou qui séjournaient deux ou trois fois à l’hôpital au cours de l’année peuvent maintenant boucler toute l’année sans le moindre mal. C’est ce que nous avons remarqué depuis que nous faisons le maraichage et je suis convaincue que la diversification alimentaire que nous offre ce périmètre maraicher y est pour beaucoup. A vrai dire, notre vie a qualitativement changé », clame-t-elle.

 

L’infatigable dame ne tarit pas de mots pour manifester sa satisfaction quant aux retombées de l’exploitation du périmètre maraîcher dans sa vie. Elle dit pouvoir contribuer aux charges familiales. « Actuellement, j’arrive à soutenir la scolarité de mes enfants grâce à la culture maraîchère. Pour des questions de santé, j’y contribue énormément et j’arrive aussi à épargner ».

 

Patenema Ouédraogo lance également son cri de cœur. « Nous avons besoin d’un appui pour la pérennisation de l’eau. Nos puits s’assèchent vite du fait de leur profondeur limitée. Après trois mois d’exploitation, nous n’avons plus d’eau. Lorsque nous commençons le jardinage en décembre, l’eau s’amenuise, puis tarit à partir de mars », regrette-t-elle. « Notre plaidoyer, c’est qu’on nous aide à mobiliser suffisamment d’eau pour satisfaire nos besoins. Tant qu’il y aura l’eau, nous serons toujours prêts pour le travail. Personnellement, j’attends l’eau pour m’investir davantage à fond », rassure-t-elle d’un air convaincant.

 

Dans ses explications, Patenema Ouédraogo dit avoir déjà vendu 3 sacs de 100 kg d’oignons en cette année 2022 en raison de 30 000 F CFA le sac et attend 4 autres sur sa parcelle en attente de récolte. Pour elle, si le marché est florissant, elle peut encore mieux vendre.

 

En rappel, Help soutient 100 jeunes déplacés internes et populations hôtes au Centre-Nord et envisage appuyer 300 femmes au Nord dans la production maraichère à travers son projet Solidarité agissante pour un vivre ensemble entre personnes déplacées internes et populations hôtes dans les régions du Nord et du Centre-Nord financé par le Ministère fédéral allemand des affaires étrangères.